• DICTIONNAIRE AMOUREUX DE LA MUSIQUE
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DICTIONNAIRE AMOUREUX DE LA MUSIQUE

TUBEUF/BOULDOUYRE

PLON

Résumé :

Albéniz, Isaac (1860-1909)

 

Soit à n'avoir que l'Espagne, sa seule Espagne en tête (quand bien même aurait-on vécu à Paris) ; et pour la dire, la dire toute, avoir son seul piano, mais tout le piano, à la fois en visionnaire (qui compose) et en virtuose (qui transcrit). Le projet d'Albéniz n'est pas si loin des réminiscences de Liszt, à ceci près que l'Espagne, c'est un peu plus complexe, et coloré, et individuel qu'Aida, ça sera plus à l'étroit sur le clavier. Ne vous étonnez pas avec cela qu'Albéniz, aux piécettes près, ait été l'homme d'une seule oeuvre, en quatre cahiers et douze vues à vrai dire, Iberia, qui porte bien son nom. Descriptif ? Non, sauf certaine Fête-Dieu à Séville où il faut bien, touristes et voyeurs que nous sommes, que nous nous fassions un cinéma de prospectus. Mais évocations (à la lettre : c'est le titre de la première vue), suggestions, équivalences ; une humeur va se dire par un rythme, et tout un sentiment du pays (et quel pays ! sa géographie, mais son histoire aussi, sa religion, ses folies) par des estompes, du heurté, un coup de gouache soudain, dans le coloris, l'attaque, le mordant. Albéniz jouait en inventeur d'une transmission de pensée, qui d'une évocation de pays (et pas seulement paysage), d'une idée du pays, fait narration sonore. Avec Alicia de Larro-cha si possible, suivez le guide. Aucune oeuvre de piano, qu'on sache, n'ouvre si palpable panorama.

 

Albert, Eugen d' (1864-1932)

 

Né écossais, comme son nom ne l'indique pas. L'origine serait plutôt française : un papa maître de danse et gribouilleur de ballades, qui comptait Napoléon dans ses prénoms. Ce n'est annoncer rien d'anglophile, d'ailleurs Eugène émigré se germanisera en Eugen. Il avait donné son propre concerto pour piano, dirigé par Richter, à dix-sept ans ; Liszt put voir en lui un génie de l'instrument, Tausig ressuscité ; il en avait appris assez, à Londres même : la composition, la théorie, tout, avec notamment Sullivan, qui sera le très officiel Offenbach anglais. L'Europe, le monde, la composition l'appelaient. Très grand et même immense pianiste il resta : doigts foudroyants, sens sculptural du son, et de la forme ; le peu de disques qui nous restent de lui n'en peuvent donner aucune vraie idée ; ni du couple torride qu'il forma un temps avec Teresa Carreño, pianiste encore plus phénoménale (elle comme lui épousaient volontiers : il ira à six, elle à quatre seulement). Même se dispersant, d'abord chef d'orchestre à Weimar, il restait musicien d'assez haut rang pour être mis à la tête de la Hochschule de Berlin, le sommet. La guerre déclarée, lui-même déclara sa très violente haine de l'Angleterre, qui le fit boycotter jusqu'en Amérique. Il n'était plus qu'un compositeur allemand local, d'opéras seulement, dans une veine vériste (à l'allemande) et sentimentale qui aurait fait sourciller Liszt ! Le seul Tiefland (Les Basses Terres, 1903), tragédie rurale à caractères forts et à dramatisme serré, fera fortune, tout un demi-siècle pilier de répertoire, mais à peine exportable. Die toten Augen, absurdité vaguement christique, a moins duré : mais le lied de Myrtocle aveugle a été grâce au disque vocal best-seller des années 1910 et même 1920, un tube à la Puccini (et cela, sans ténor !). Mais pas un pianiste, qu'on sache, pas même Arrau dont il avait ébloui l'enfance, n'a songé à reprendre un de ses deux concertos, sa sonate, ses Klavier-stücke : ils semblent (en un tel siècle ! !) commencer à Brahms et s'arrêter à lui. Un nom immense. Mais des dons largement dévoyés.

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CARACTÉRISTIQUES
Catégorie Livres Date de parution 13 septembre 2012 EAN 9782259215978
Auteur TUBEUF/BOULDOUYRE Éditeur PLON Format 134.0 mm 202.0 *
EAN 9782259215978 Collection DICT AMOUREUX Poids 762.0 g Prix TTC 24.0 €

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