LA GRANDE CONCHITA, TOME 2 - ECRITS SPIRITUELS DE CONCEPCION CABRERA DE ARMIDA, FEVRIER-AVRIL 1894
CABRERA DE ARMIDA CO
F X DE GUIBERT
Résumé :
Voici le second volume des écrits de Conchita Cabrera de Armida (1862-1937). Elle a maintenant trente-deux ans. Mariée depuis dix ans avec Francisco de Armida, elle a cinq enfants, Francisco (9 ans), Manuel (5 ans), Coucha (4 ans), et Ignacio le bébé d'un an, sans oublier son cher Carlos qui l'a quittée il y a un an, emporté par une typhoïde à l'âge de six ans. Cela fait deux ans que, sur l'ordre de son directeur spirituel, le Père jésuite catalan Alberto Cuzcó Mir, elle rédige son journal. Elle y consigne soigneusement tous les événements de sa vie spirituelle en oubliant le plus souvent d'indiquer les dates, comme si elle vivait déjà dans l'éternité avec Celui auquel, quelques mois auparavant, elle a consacré sa vie totalement, dans des fiançailles spirituelles (23 janvier 1894) dont le lecteur aura lu le récit dans le précédent volume. Mais si attirée soit elle par le Ciel, Conchita a les pieds sur terre et prête main-forte à deux domestiques et au valet qui la servent, s'adonnant à des tâches peu coutumières aux femmes de son milieu, comme laver les carreaux du salon ou moudre du chocolat à la cuisine. Elle fait un chocolat délicieux, à la mexicaine, avec jaunes d'oeufs, amandes et cannelle et l'offre aux visiteurs avec le sourire, toujours, quoiqu'elle se pique d'être peu attirante et peu sociable, et encore moins encline aux visites mondaines et aux bals auxquels il lui faut néanmoins se rendre pour faire plaisir à son époux et tenir son rang dans la bonne société de San Luis Potosi, cette ville de province du Nord du Mexique dont, depuis des générations, sa famille est l'un des plus beaux fleurons.
La vie quotidienne de Conchita, à l'époque où commence ce second tome, est aussi ordonnée que les rangées d'arbres qui bordent la grande place de la cathédrale de San Luis. C'est une vie simple qui lui laisse du temps et de l'énergie pour vivre la seule grande aventure de sa vie, qui est spirituelle et mystique, palpitante et intrépide, mais qui reste cachée. Car personne ne soupçonne que ce beau visage qui a l'habitude de celer ses émotions spirituelles derrière un humour emprunt de candeur et de naïveté, est celui d'une femme follement éprise de Dieu, qu'elle appelle «ma Vie et mon Tout», et sans lequel elle ne pourrait plus vivre.