LA OU LE SOLEIL DISPARAIT - AUTOBIOGRAPHIE

CORNEILLE

XO

Résumé :

« En démarrant ce récit, je savais que les pages du génocide et du massacre de ma famille au Rwanda, en 1994, m'attendaient. Je savais qu'écrire cette douleur passée, c'était mettre de petites cuillerées de pili-pili sur la chair encore fraîche d'une plaie que je voulais à tout prix croire fermée. Et, sur le chemin de la rétrospective, j'ai trouvé d'autres plaies. Vives. Brûlantes. Ce livre, il m'aura fallu presque cinq ans pour le finir. »

 

Pour la première fois, le chanteur Corneille revient sur le génocide rwandais, le miracle de sa survie, son espoir infaillible, ses rêves, l'immense succès qui a été le sien, mais aussi ce long recul, ces dernières années, qui lui a été indispensable pour renouer avec son histoire et ses racines.

 

Le récit poignant, porté par une écriture d'une rare poésie, d'un artiste, mais surtout d'un homme, à la recherche de sa vérité.

 

Tendre l'autre joue ?

 

Extrait d'un dialogue entre Corneille et son papa au Ciel.

 

« Papa… C'est quoi la cote de Jésus, là-haut, en ce moment ? Parce que son truc de «tendre l'autre joue» ne prend pas trop chez nous…

 

_ Ah ! Jésus… Son problème, vois-tu, c'est qu'Il est trop en avance. Réfléchis… Si tu n'offres pas l'autre joue, quelle solution ?

 

_ J'avertis l'autre que si, d'aventure, il recommence, je lui en colle une.

 

_ Si ton but est de t'entendre avec ce gars un jour, tu viens d'échouer, fiston ! Tu as déjà vu quelqu'un donner un coup à un autre, en recevoir un en retour et dire : Euh… à bien y réfléchir, c'est toi qui avais raison, j'ai bien mérité ma claque… On prie ensemble ?

 

_ Comment on s'en sort, alors ? Nous ne sommes pas des saints…

 

_ Évitez le premier coup.

 

_ Mais comment ?

 

_ Faites meilleur usage de votre parole. Essorez les rancunes de vos cris intérieurs. Parlez ensuite. Trouvez le courage de reconnaître en l'autre votre égal, si différent puisse-t-il paraître. […]

 

Vous avez tous un peu peur de l'autre. C'est la nature profonde de l'homme.

 

Le seul espoir de s'élever, c'est d'admettre ses propres bassesses. Acceptez l'idée que vous êtes capables des mêmes fautes que les autres et, je vous le garantis, à vos yeux, ils redeviendront des hommes ! Il n'y a qu'ensemble que vous y arriverez. »