PRIER 15 JOURS AVEC ANTOINE BLOOM - METROPOLITE DE SOUROGE
EVDOKIMOV MICHEL
NOUVELLE CITE
Résumé :
LA VIE DU MÉTROPOLITE ANTOINE
(1914-2003)
Le métropolite Antoine de Souroge (de son nom civil, Bloom) s'est taillé en Occident une ferme réputation de grand témoin de l'Esprit, dans toute la deuxième moitié du XXe siècle. A la tête du diocèse de l'Église orthodoxe russe en Grande-Bretagne, il s'est dépensé sans compter pour témoigner de la Bonne Nouvelle, pour enseigner les beautés de la vie en Dieu, pour affermir dans la foi et amener au Christ des foules entières. Par ses interventions à la télévision, à la radio, dans les chaires des lieux de culte les plus divers, sans parler des foules à Hyde Park et même des dockers du port de Londres, il avait fini par devenir une «star» des décennies d'après-guerre, l'homme d'une popularité inégalée sauf par... les Beatles ! Il a le don de s'adresser à l'homme d'aujourd'hui en un langage clair, compréhensible, et toujours d'une grande profondeur.
Peu après sa naissance à Lausanne en 1914, son père est nommé consul de Russie en Perse, où le garçon passa sa première enfance. Sa mère était soeur du célèbre compositeur Scriabine. Il dit avoir été entouré de tendresse, mais sans indulgence excessive, car très tôt on lui inculqua l'ordre et la discipline. Après quelques errances en Europe au lendemain de la Révolution, la famille s'installe à Paris dans des conditions matérielles précaires. Entraîné à résister à la faim, au froid (il dormait la nuit avec la fenêtre ouverte), le jeune garçon n'était pas sociable de tempérament. Sa famille ne fréquentait pas l'église à l'époque, la question de Dieu restait pour lui insoluble, comme un point d'interrogation. Son père, qu'il ne connaîtra pas bien longtemps, lui dit un jour : «La seule chose qui importe, c'est ce qui te fait vivre et pour quoi tu es prêt à donner ta vie.» Cette parole sans doute se présenta à lui lors des engagements qu'il lui fallut prendre au cours de son existence.
Dans un camp de jeunes Russes organisé sous le patronage de l'ACER (Action chrétienne des étudiants Russes), il est mis en présence d'un prêtre, aumônier du camp, qui savait merveilleusement faire sentir à ces garçons la profondeur de l'amour à leur égard, quel que pût être leur comportement. Le jeune Antoine reçoit alors un premier choc : «Comment un homme qui m'est étranger peut-il m'aimer et aimer les autres qui lui sont tous étrangers ?» Plus tard il comprendra, lorsque s'ouvrira devant lui la voie de l'amour.
(...)