VATICAN II, 50 ANS APRES - INTERPRETATION, RECEPTION, MISE EN OEUVRE ET DEVELOPPEMENTS DOCTRINAUX 19

GALINIER-PALLEROLA

ARTEGE

Résumé :

Extrait de l'introduction de Jean-François Galinier-Pallerola, Prêtre du diocèse de Toulouse, Professeur de Théologie, Institut Catholique de Toulouse

 

50 ans, un demi-siècle, se sont écoulés depuis l'ouverture du Concile Vatican II : pour les jeunes, c'est de l'histoire, de l'acquis ; pour les plus anciens, qui ont connu l'Église d'avant le Concile, les espoirs, les combats, les inquiétudes que le Concile a fait naître marquent la mémoire. L'histoire du Concile est désormais bien connue grâce aux travaux des chercheurs réunis autour de Giuseppe Alberigo.

Les auteurs de ce livre entendent considérer comment l'Église s'est saisie de l'oeuvre du Concile, comment elle l'a reçu, compris, comment elle a commencé à l'appliquer. Le dernier Concile oecuménique est une borne milliaire dans l'histoire de l'Église : notre référence majeure aujourd'hui. Mais l'histoire a continué, et avec elle la réflexion de l'Église. Aussi convient-il de faire aussi le point sur les développements doctrinaux depuis Vatican II, sur les nouvelles questions qui ont surgi au cours du dernier demi-siècle et sur les changements pratiques inspirés ou voulus directement par le Concile.

La réception et la mise en oeuvre des réformes promues par le Concile ont coïncidé en Occident dans avec une période de crise de société, crise de la modernité. L'Église fait partie de la société et a été affectée par cette crise qui présente des aspects spécifiques résumés sous le concept de «crise catholique». Cette crise, particulièrement forte en France, marque fortement la façon dont nous avons reçus les textes conciliaires ; l'histoire de l'Église de France dans les années 70 a fait l'objet d'un colloque à l'Institut Catholique de Toulouse en 20 095. Pour les uns, le Concile a engendré ou aggravé la crise, pour les autres il a préparé l'Église à en supporter au mieux les effets. Philippe Foro nous aidera à prendre consciences des mutations du monde depuis 50 ans : Jean XXIII et les Pères conciliaires voulaient en 1962 faire un aggiornamento qui rende l'Église capable de dialoguer avec leurs contemporains, mais leurs options sont-elles pertinentes dans la société mondialisée et postmoderne de 2012 ?

 

Le but de la session n'est donc pas de présenter l'ensemble des textes conciliaires, mais plutôt d'examiner où en est leur réception par l'Église et comment le Magistère de l'Église a continué à développer la doctrine catholique après la clôture du Concile. Certains documents conciliaires semblent désormais intégrés et digérés, la constitution sur la liturgie par exemple : nous sommes loin des débats liturgiques sur la messe de Paul VI ; le pape Benoît XVI a pacifié cette question, même si notre liturgie doit continuer à évoluer et à se réformer. Nous avons choisi de ne pas aborder cette question. D'autres documents sont non reçus parce qu'ignorés : sur l'éducation catholique, sur les média, par exemple. Il nous a semblé intéressant de relire un de ces textes méconnu : le décret sur les média.